- GONFALONIER
- GONFALONIERGONFALONIERGardien du gonfalon, ou étendard, dans les communes médiévales italiennes, surtout en Toscane. À Florence, dès 1250, un gonfalonier commande chacune des seize compagnies citadines armées. Le gouvernement central de la ville, ou seigneurie, composé de neuf prieurs, ou chefs des arts (associations corporatives de métiers), est dirigé par le gonfalonier de justice qui, outre l’honneur de porter l’étendard de la commune, a le pouvoir de commander la force armée citadine et de présider le collège des prieurs, depuis les ordonnances de justice de 1293. Perdant en 1306 ses attributions militaires, le gonfalonier de justice reste le chef du gouvernement civil, même sous la tutelle des Médicis.♢ Gonfalonier de justice : magistrat suprême de certaines municipalités italiennes.⇒GONFALON(N)IER, (GONFALONIER, GONFALONNIER)subst. masc.HIST. Celui qui porte le gonfalon. Quand les gonfaloniers déploient sur la place publique la bannière des confréries (FAURE, Hist. art, 1912, p. 328). V. gonfalon A 2.— P. métaph. Le véritable porte-croix, le gonfalonnier du Christ (MONTALEMBERT, Ste Élizabeth, 1836, p. XLVI).— En partic.♦ Titre du chef de certaines républiques d'Italie. Le gonfalonnier Soderini de Florence (BARB. D'AUREV., 3e Memor., 1856, p. 41). Recevoir du gonfalonier de Florence, au nom de l'Italie, la médaille jubilaire de Dante, c'est un immense honneur (HUGO, Corresp., 1866, p. 526).♦ Gonfalonnier de l'Église. Protecteur établi par les papes du Moyen Âge dans les villes d'Italie pendant la lutte du Saint-Siège contre les empereurs. Et le gonfalonier du Saint-Siège et de Dieu, Gandolfe, à qui, plus tard, le pape Urbain fit faire Une statue équestre en l'église Saint-Pierre (HUGO, Légende, t. 2, 1859, p. 488). Le Doria (...) tient la citadelle et ne veut la livrer Qu'à moi, gonfalonier de l'Église (BARBIER, Satires, 1865, p. 204).♦ Gonfalonnier de justice. Magistrat suprême de certaines cités italiennes au Moyen Âge. Aux grandes charges de la République, telles que prieur des arts et de la liberté, capitaine du peuple ou gonfalonier de justice (A. FRANCE, Puits ste Claire, 1895, p. 57).Prononc. et Orth. : [
]. Ac. 1762-1878 : -lonier et -nonier; cf. aussi DG, ROB. et Lar. Lang. fr.; Ac. 1932 : -lonier. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 gunfanuner (Roland, éd. J. Bédier, 106); fin du XIIe s. confanelier (EVRAT, Gen., B.N. fr. 12456, f° 14 v° ds GDF. Compl.); 2. 1456 gonfalonnier de l'esglise (Lettres de Louis XI, éd. E. Charavay et J. Vaësen, t. 1, p. 77). Dér. de gonfanon, gonfalon; suff. -ier; attesté dès le IXe s. en lat. médiév. (NIERM.); au sens 2, trad. de l'ital. gonfaloniere della chiesa (mil. du XIVe s., Boccace ds BATT.), dér. de gonfalone « gonfalon », lui-même empr. au français. Fréq. abs. littér. : 16.
gonfalonier [gɔ̃falɔnje] n. m.ÉTYM. XIVe; gonfanonier, 1080; de gonfalon.❖♦ Hist. Porteur du gonfalon. Spécialt (anciennt). || Gonfalonier de l'Église, titre porté par le protecteur établi par les papes dans les villes d'Italie. || Gonfalonier de justice, gonfalonier : magistrat de certaines municipalités italiennes, notamment à Florence.0 Et le gonfalonier du saint-siège et de Dieu, Gandolfe, à qui, plus tard, le pape Urbain fit faire Une statue équestre en l'église Saint-Pierre (…)Hugo, la Légende des siècles, L'Italie.
Encyclopédie Universelle. 2012.